L’accident le plus douloureux que l’on puisse avoir en montagne est la fracture. Que ce soit en randonné, en alpinisme, en escalade… le risque de fracture en montagne est extrêmement présente dans nos activités. Elle peut être impressionnante mais surtout très invalidante pour continuer à se déplacer. Il faut donc se préparer à l’affronter.
Une fracture c’est un os qui pète. En montagne, les chutes sont les premières causes de fractures mais il est également possible de casser un os en l’écrasant avec quelque chose de lourd, comme un caillou.
La première chose à savoir : c’est qu’une fracture c’est extrêmement douloureux. A tel point que le blessé va hurler et se débattre.
Or, les hurlements du blessé te feront perdre toute lucidité et ce sera alors plus difficile de l’aider.
Note également que si la fracture est sur un membre supérieur, le blessé pourra encore se déplacer. En revanche, si elle est sur un membre inférieur, cela rend très difficile le déplacement du blessé.
Il existe 2 types de fracture :
Enfin, les fractures peuvent être dites « ouvertes ». Elles sont moins fréquentes mais très impressionnantes car l’os va sortir à travers la peau. Le risque infectieux est alors très important. Il faudra donc bander la plaie.
Si lors d’un accident le blessé chute, que tu entends un crac, puis qu’il hurle de douleur en tenant une partie de son corps qui devient gonflé et violette… alors tu peux être sûr qu’il a une fracture.
Dans le cas d’une fracture ouverte ou déplacée, c’est plus évident puisqu’il y a un morceau d’os qui ressort ou une déformation du membre.
Les points communs à tous ces types de fractures sont la douleur et l’aggravation lorsqu’on les mobilise.
Le premier principe est l’immobilisation de la fracture mais pour immobiliser correctement une fracture, il faut immobiliser également les articulations situées au-dessus et au-dessous. Immobiliser permet de réduire la douleur et d’éviter que la blessure ne s’aggrave. Un os cassé est très coupant et peut donc lacérer les muscles ou couper une artère.
Naturellement, le blessé va maintenir sont membres fracturés dans la position qui sera la moins douloureuse pour lui. Il faut s’en inspirer pour immobiliser la fracture.
Le deuxième principe qui permettra de calmer le blessé, c’est la gestion de la douleur. L’immobilisation sera le premier élément mais il y a d’autres choses à faire. Le traitement le plus facile est le froid. Le froid est un antalgique puissant, or la neige des névés ou l’eau glacé des torrents sont assez faciles à trouver en montagne.
Attention cependant le froid doit être appliqué localement et pendant 15 minutes par heures maximum. En effet, le reste du corps doit être maintenu au chaud. Si le blessé se refroidit trop il va tomber en hypothermie et là c’est une autre paire de manche.
Enfin, le troisième principe est de limiter les déplacements du blessé car se déplacer c’est mobiliser la fracture. Lorsque tu as immobilisé un bras ou un avant-bras tu peux marcher mais pas gérer une descente en rappel. Si tu as une fracture de la cheville, marcher dessus même avec une attelle va être extrêmement douloureux et va aggraver le problème. Et marcher avec une fracture du fémur est carrément impossible.
Le dernier principe, dans le cas spécifique de la fracture ouverte, est de panser les plaies. J’en parle dans mon article sur l’hémorragie.
Poser une attelle est toujours douloureux et peut être compliqué. C’est pourquoi je te conseille de ne faire une attelle que si l’appel au secours est impossible sur le lieu de l’accident et si le blessé se sent capable de se déplacer.
Tu peux trouver dans le commerce (pharmacie surtout) des attelles modelables. C’est une plaque d’aluminium enrobé de mousse qui te permettra d’immobiliser la plupart des fractures de manière temporaire. C’est très léger et tu peux lui faire prendre n’importe quelle forme (d’attelle bien sûr).
Pour la rendre rigide il suffit de faire une gouttière et là ça ne bouge plus. Elle est molle lorsqu’elle est à plat, et elle devient rigide quand elle est pliée.
Voyons par exemple comment faire une attelle de poignet avec.
Tu auras besoin de l’attelle modulable et d’une bande de crêpe.
Premièrement tu replis l’attelle en deux. Puis tu vas rouler l’attelle pour faire un boudin que tu placeras dans la paume du blessé. Ensuite tu fais la gouttière sur le reste de l’attelle. Enfin tu la places dans la paume du blessé et sur son bras et tu fixes le tout avec ta bande de crêpe.
C’est simple et efficace. Et ça permet d’attendre les secours pros
Ce qu’il faut retenir c’est que lors d’une fracture tu dois :
Ecrit par : Guillaume Fustier
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