Après un accident en montagne, si tu ne fais rien contre le froid, le blessé va tomber en hypothermie. Or, l’hypothermie est un amplificateur de problème qui va aggraver l’état du blessé.
En effet, l’hypothermie chez un blessé va : augmenter le saignement, diminuer la capacité de respiration ou encore faire dysfonctionner le cerveau.
C’est le grain de sable qui va bloquer tous les engrenages de ton corps. Et lorsqu’il y a trop de grains de sable : le mécanisme s’arrête. C’est pareil pour le froid.
C’est à cause de cet effet accélérateur que les secouristes professionnels en montagne cherchent par tous les moyens à éviter l’hypothermie.
Et comme tu le sais : le premier secouriste c’est toi ! Ainsi, savoir prévenir l’hypothermie est l’une des compétences essentielles que tu dois développer si tu veux porter secours à un blessé après un accident en montagne.
Il y a 3 mécanismes de refroidissement qui opèrent sur un blessé :
La carte bonus : un blessé ne peut pas se couvrir tout seul, il est souvent dépendant de la personne qui lui vient en aide pour prévenir l’hypothermie. Avec une épaule luxée ou un doigt écrasé, un blessé ne peut pas attraper sa doudoune au fond de son sac et la mettre tout seul. En plus, à cause de la douleur, le blessé ne va pas réaliser qu’il a froid car toute son attention sera accaparée par cette douleur. Si tu viens en aide à un blessé, tu dois garder une vision d’ensemble et anticiper ce refroidissement pour lui.
LA chose à retenir, concernant l’hypothermie chez un blessé c’est que ça va faire empirer les problèmes. Je m’explique :
Notre corps arrive plutôt bien a compensé la dégradation d’une fonction vitale quand il est à 37°. Mais quand on passe en dessous de 32° c’est la bérézina, tout s’emballe et il ne gère plus rien. C’est pourquoi il faut impérativement empêcher que le blessé se refroidisse.
Dans le cadre d’un accident avec traumatisme il faut bien entendu commencer par s’occuper des urgences vitales (saignement abondant, impossibilité de respirer…).
Ensuite, il faut anticiper le refroidissement de la victime. Pas besoin d’être Mme Irma pour savoir que ça va arriver si tu ne fais rien.
La première chose à faire c’est d’isoler la victime du froid.
En haute montagne, tu ne prends pas un K-way de course à pied mais une Gore-tex. C’est pour cela que je déconseille vivement de prendre une couverture de survie à usage unique mais bien une couverture de survie renforcée ou un sac d’urgence.
Maintenant que tu l’as protégé de l’environnement il faut le garder chaud. Tu as plein de choses dans ton sac qui vont t’aider à ça :
Déplacer un hypotherme : soyez vigilant
Si malgré tout ça, le blessé tombe en hypothermie sévère (moins de 32°) il faudra faire très attention à ne pas trop le mobiliser. Sinon tu risques d’envoyer le sang froid, qui est présent dans les membres, vers le cœur. Le cœur n’apprécie pas du tout et va s’arrêter. C’est ce qu’on appelle la mort blanche.
Ce que j’aimerais que tu retiennes de cet article c’est que l’hypothermie est un amplificateur d’emmerdes sur une blessure : il ne faut pas la sous-estimer.
Dès que les urgences vitales sont traitées (par exemple une hémorragie ou un bouchon de neige qui l’empêche de respirer…) : couvre le blessé, isole-le du sol, emballe-le dans une couverture de survie (de qualité) et réchauffe-le par tous les moyens à ta disposition.
Ecrit par : Guillaume Fustier